lundi, octobre 27, 2014

Ce n’est pas la taille qui compte !

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Prenez les océans par exemple, on en trouve de différentes tailles. Celui de Lettie Hempstock fait la taille d’une mare, et pourquoi pas ?  En se donnant de la peine, on devrait même pouvoir le faire tenir dans un sceau.

Pour Neil Gaiman, il y a donc cet Océan au bout du chemin. Et cette histoire donne un chouette livre, un conte pour les grands enfants que nous sommes restés.
On imagine dès les premières pages une tranche de la vie de l’auteur. Le narrateur est un gamin de sept ans, rêveur et avide de lecture. La biographie s’arrête probablement lorsque notre héro rencontre un prospecteur d’opales, venu louer une chambre de la vaste maison familiale.
Le destin du prospecteur d’opales entrainera le narrateur à croiser la famille Hempstock : la grand-mère, la mère et la fille, Lettie. Sauf que la famille Hempstock n’est pas une famille ordinaire.  On devine le trio fétiche de de Neil Gaiman, figures récurrentes de la série des Sandman, empruntées des parques grecques, des sorcières de Macbeth ou d’ailleurs. Mais chhhht, n’en dévoilons pas plus sur ces étranges dames ni sur le destin du héro ou bien le livre perdrait de sa fraicheur.


Le texte est simple, le texte est beau, comme les pensées d’un enfant de sept ans. Cette facilité nous entraine ailleurs, dans notre propre enfance, à l’époque où l’on savait que des monstres se cachaient sous le lit, quand il restait encore des princesses à délivrer, lorsqu’un bâton de bois ou un balai devenait une épée magique…
De la littérature pour enfant ? Certainement pas. Des pépites de rêve et de poésie pour comprendre enfin que la vie est infiniment plus qu’un métro-boulot-dodo quotidien jusqu’à ce que la bougie s’éteigne.

Il y aura des esprits chagrins pour dire que Neil Gaiman fait du Neil Gaiman. Et dans l’Océan au bout du chemin, on retrouve beaucoup de Neverwhere, StardustCoraline.  Et dans ce livre brille la même magie, le même talent, la même fraicheur que dans ces illustres prédécesseurs.


J’ai adoré ce livre et je le recommande très chaudement. Suis-je partial ? Certainement car je suis un fan de l’écrivain. Sauf qu’à avoir de grandes espérances, les derniers livres de Neil Gaiman m’avaient déçu. Pas celui-là !
J’ai dévoré les deux cents premières pages d’une seule traite, sans pouvoir m’arrêter. Je suspecte un tour de magie de la famille Hempstock. Le dernier tiers m’a laissé sur ma faim. Peut être qu’il y avait trop de promesses ou trop d’ambition. Peut être que je range derrière cette conclusion douce-amère ma frustration de ne pas avoir eu d’autres centaines de pages à dévorer.


En tout cas, je dois remercier les éditions Au Diable Vauvert et Babelio pour m’avoir donné ma dose de rêve. L'auteur se fait trop rare, quelle chance j’ai eu de le lire et surtout de pouvoir une fois de plus en dire tout le bien que j’en pense.