dimanche, janvier 01, 2012

La science fiction n’est pas morte

Dans ce nouveau millénaire, la science fiction ne fait plus rêver. La communication est devenue numérique et les amitiés virtuelles, la terre à perdu le défi du rendement face aux cultures hydroponiques, la médecine à découvert des myriades de nouvelles maladies. Cause ou conséquence, c’est maintenant la littérature dite fantastique qui trône parmi les littératures alternatives. Soumis à une science sans conscience, nous réfugions notre imaginaire au pays des magiciens et des dragons.

J’ai suivi le mouvement et je ne pensais pas que l’on pouvait trouver encore de la bonne science fiction. J’ai découvert de nouvelles idoles capables de réenchanter le monde, tel que Gaiman, Resnick, Martin, Pratchett, Cook et tant d’autres.

J’ai découvert un peu par hasard, plutôt par désœuvrement qu’il subsiste encore quelques bons artisans, capables de forger de la science fiction ambitieuse. Des écrivains improbables capables de faire rêver par la science dans un monde ou l’imaginaire et le romanesque sont rongés par les arcanes de la complexité scientifique.

J’ai découvert Robert Charles Wilson au travers de Spin. Un véritable virtuose capable de redonner ses lettres de noblesse à un genre que je croyais passé de mode.

Donc Spin, ça parle de quoi ?
Le temps présent du récit se déroule dans approximativement 4 milliards d’années. Ce n’est pas déroutant ou trop exotique car en fait la trame de l’histoire débute de nos jours et un habile jeu de flashbacks nous fait défiler les millions d’années en quelques centaines de pages.

Vous l’aurez compris, l’auteur s’attaque à l’un des thèmes les plus rabâchés de la science fiction, le temps. Avec les centaines de récit traitant du même thème, on aurait cru en avoir fait le tour. Et pourtant Spin réussit à le renouveler.

C’est par une belle nuit d’automne que l’histoire débute. Une belle nuit sans nuages pendant laquelle le narrateur voit disparaitre les étoiles. Si une panique généralisée s’installe, elle est de courte durée car le lendemain voit reparaitre le soleil.
Mis à part la lumière du soleil, il s’avère que la terre est coupée du reste de la galaxie, enveloppée dans un immense cocon. Bien rapidement, les scientifiques découvrent que cette carapace protectrice possède une autre fonction. A l’extérieur de la membrane de « Spin », le temps s’écoule beaucoup plus rapidement.
Une accélération du temps ahurissante, pour une seconde passée sur terre, il se passe plus de trois ans dans le reste de l’univers. Dès lors, la fin du monde devient inévitable, en l’espace de quelques dizaine d’années le soleil s’embrasera pour mettre fin à l’humanité.

C’est dans ce cadre de fin du monde programmée que tient place l’action du roman. Les trois protagonistes vont osciller entre la quête de rédemption, la recherche du pourquoi et des moyens d’exploiter le phénomène. Les relations entre le narrateur et ses deux amis vont rythmer l’histoire.
Il n’est pas simple de traiter du destin de l’humanité mais la trame de l’histoire est brillante. Malgré le postulat de départ et des hypothèses audacieuses le récit garde le cap d’un certain réalisme.
L’écriture est brillante, fluide et par moment cinématographique. On devine presque le budget colossal en effets spéciaux hollywoodiens.
En près de dix cents pages, Robert Charles Wilson m’a réconcilié avec la science fiction dure et Spin vient de rentrer en bonne position dans le panthéon restreint de mes romans préférés.

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