samedi, juin 18, 2011

Triste bande dessinée pour un un photographe

Triste histoire que celle de l'Espagne lors de la guerre civile.
Triste destin que celui de Robert Capa, réduit en cendres, conclusion logique d'un métier de guerre.
Triste revue de lecture que je m'apprête à rédiger.

Une masse critique dédiée à la bande dessinée m'a permis de découvrir Tristes Cendres de Mikel Begoña et Iñaket. Derrière cela se fraye le hasard et un éditeur alléché par l'idée de se faire de la publicité à peu de frais. Mais les quelques euros gâchés à me faire don d'un exemplaire de cette bande dessinée ne suffiront pas à acheter mon enthousiasme. Un livre en échange d'une critique, soit! Je vais donc faire mon job, avec en arrière plan la culpabilité de cracher un peu dans la soupe.

Catégoriquement et définitivement, je n'ai pas aimé ce livre. La quatrième de couverture m'avait pourtant promis beaucoup :
  • J'imaginais me cultiver sur l'époque sombre de la guerre civile espagnole.
  • Je me faisais une joie de découvrir la vie et les images de Robert Capa, sacré plus grand photojournaliste de guerre.
  • Je vibrais face au destin tragique du couple Capa & Taro.
Il y avait tout ça dans le petit résumé, mais rien de plus dans le livre. Pour tout dire, l'histoire dessinée n'a fait qu'attiser un sentiment puissant de frustration.

Une bande dessinée qui ne raconte pas grand-chose c'est déjà malheureux. Tristes Cendres réussit à faire pire, a rendre l'histoire pénible à lire. L'action est le plus souvent confuse, manque de cohérence et de suivi. On voit bien que les scénaristes sont bien documentés et concernés par une tranche de leur histoire. trop peut être...
Robert Capa souffrait d'une rage de dent. On retrouve donc régulièrement dans le récit le personnage du dentiste chargé de donner une certaine légèreté et de l'humour au milieu d'une histoire trop sombre. Prétendument comique, les gags de ce fil conducteur tombent toujours à plat.

Dans une bande "dessinée", l'aspect majeur est souvent l'image. Je n'ai mais aimé le style mais j'imagine que l'affaire est plus question de goût.
Le trait du premier plan est noir, pas de crayonné ou de demi-teinte. Une ligne ferme mais un aspect gribouillé qui me rebute. Pour le néophyte, en l'occurrence moi, ça ressemble plus aux croquis d'un enfant sur un cahier d'écolier qu'au travail d'un dessinateur sérieux.
L'arrière plan est plus intéressant. En bleu ciel il reste plutôt discret mais donne une vraie profondeur à l'image.
De nombreux dessins sont en fait des hommages aux célèbres clichés du photographe. Une recherche rapide m'a permis d'en identifier quelques-uns mais j'imagine qu'un vrai connaisseur de l'œuvre de Capa en trouvera beaucoup d'autres. C'est probablement le seul intérêt de Tristes Cendres.

Sur la dernière image, en bas de page, on trouve un commentaire curieux "Enfin la fin...". C'était également mon sentiment.