jeudi, avril 12, 2007

Bon à défaut de voler aujourd'hui laissez moi partager ce modeste compte rendu de la journée du 9 avril.

Mais une telle journée ne vient pas comme ça. Elle trouve ses racines bien avant. Repassons en revue ces jours derniers.


Vendredi, belle journées, très bonnes conditions, mais je suis gêné par mon sac à dos qui m’étrangle et contraint de revenir au boulot pour 14h. Frustration

Samedi, une superbe journée, marquée par une certaine jalousie d’avoir manqué le départ pour Gresse et la paresse de me pointer à St Hil’ au beau milieu de la foule. Le soir venu, Arnaud me nargue avec son premier St Eynard. Envie.

Dimanche, au lever je sens que le St Eynard m’appelle. Mais des contraintes logistiques font Que j’arrive tard au déco. En même temps qu’un voile de stratus. J’ai essayé de partir, mais je n’y suis pas arrivé. J’ai du me battre comme un diable pour ne pas vacher en bas de St Pancrasse et rejoindre l’attero de St Nazaire. Désir.

Lundi. C’est le jour qui nous intéresse. J’hésite pour un vol l’après midi à Chamrousse. Mais je retrouve Arnaud sur le net qui est motivé. On décide donc de se faire d’abord un vol à St Hil’ pour enchaîner ensuite sur Chamrousse si la météo le permet encore.

C’est donc parti pour le funi de 12h 30. Mais le premier hic, c’est que de funi à 12h 30, il n’y en a pas, il n’y en a même plus avant 14h. Qu’à cela ne tienne, on va brûler un peu d’essence (surtout que c’est la caisse d’Arnaud) et go pour le deco nord. Là haut c’est la foule des grands jours. Pas grave on laisse passer un peu de temps. Mais on se pose quand même pas mal de questions. Le ciel noircit à vue d’œil, le vent de cul se renforce et on sent même quelques gouttes.

Le temps de se décider, d’étaler et de préparer le matos, il n’y avait quasiment plus personne sur la moquette. On s’installe donc, on guette un créneau et c’est parti. Je décolle une poignée de secondes avant Arnaud et je file vers la droite. Dès la sortie du déco une première bulle me propulse une dizaine de mètres au dessus du déco. Je décide de faire un petit huit pour monter encore un peu, tandis qu’Arnaud file tout droit vers le déco des deltistes. Quandd à moi, un peu plus haut, je ne tarde pas à le suivre. Ca monte au déco delta, mais on continue vers les antennes.

Là ça monte bien. Arnaud file toujours tout droit, mais moi, moins pressé je fais un petit plein pour passer au dessus du plateau. C’est magique cette sensation, tout devient possible avec de l’altitude. Enfin bon, je part donc en direction de St Pancrasse. Ca zérote et même ça monte tout le long donc je ne m’arrête même pas et je file vers les tunnels. Là je me fais un peu plomber dans la combe et je commence à craindre d’être trop bas pour raccrocher.

Mais si, arrivé de l’autre coté un thermique salvateur me permet de remonter au dessus des tunnels puis petit à petit d’arriver au sommet. On l’appelle Château Nardent. Arnaud qui avait filé tout droit est par contre trop bas. Il est obligé de faire demi-tour pour regagner un peu avant de tenter la traversée du manival. Tandis qu’il revient vers moi, j’estime être assez haut (à hauteur du sommet local), ça montait encore mais hop, je file direction les falaises du St Eynard.

La combe du Manival ne secoue pas, par contre ça descend bien, je la passe donc à fond d’accélérateur. Pour arriver très bas de l’autre coté. Et là je commence à me dire que j’ai fait une bêtise. Il n’y a que de la forêt dans le coin, ça ne remonte pas et je commence à me poser des questions. Un peu plus loin, une portion de falaise ensoleillée m’attend, je décide de tenter ma chance par là bas. Bingo, ça remonte. Mais l’ombre des nuages me rattrape et commence à cacher la falaise.

S’ensuit alors une course poursuite avec les nuages, à chaque fois que j’ai un peu de marge, je fais des allers retours pour monter un peu. Et finalement dans le dernier tiers je débouche au dessus des crêtes du St Eynard.

L’arrivée au fort est un moment magique. Enrouler au dessus de ce lieu mythique des parapentistes isérois, tandis que les promeneurs nous font de larges signes c’est fabuleux. Presque irréel.

Arnaud me demande à la radio si ça me tente de foncer vers le Vercors. Mais non, ça ne me tente pas. On est pas encore assez haut à mon goût et les nuages s’épaississent en Chartreuse, on ne pourra peut être plus rentrer. Donc demi-tour.

Le retour se passe très vite. Et grisé par l’euphorie du premier cross, je néglige tous les thermiques pour rentrer quasiment tout droit. Le manival se passe très bien dans ce sens (même si j’y reçois quelques gouttes). J’arrive à 1200 mètres aux tunnels. Donc toujours tout droit, les combes se passent à l’accélérateur. Ce n’est qu’arrivé aux antennes que je daigne enfin enrouler pour revenir, triomphal au dessus du plateau. Je repasse la moquette près de 200 mètres plus haut puis je continue vers St Bernard. Arrivé au dessus du syndicat d’initiative, je me dis que les nuages ne sont guères accueillants, alors je me pose (tant pis pour les trente bornes, ce sera pour un autre jour).

Et je me pose donc en haut du plateau, rejoint quelques minutes après par Arnaud. Notre première repose au déco aussi.


La banane nous déforme le visage. Même si quelques minutes après je vois les nuages se morceler et le sommet de la dent de Crolles qui s’éclaire. Un futur défi peut être ?

A chaque jour suffit sa peine et cette journée fût déjà merveilleuse. Il faut savoir se réserver d’autres surprises pour plus tard. Mais bon, plus tard, ce ne fût pas aujourd'hui.

Pour les fans de google earth, voilà la trace.