lundi, novembre 28, 2005

Train de nuit...

Une situation bien banale, un dimanche soir dans le train pour la capitale. La nuit tombe doucement et le trajet est long. A mesure que l'obscurité englouti le paysage, la monotonie s'installe. Des enfants sont bien sûr présents dans le wagon et les esprits jeunes s'impatientent beaucoup plus vite que leurs aînés, sclérosés par la patine du temps.
Juste devant moi, une mère occupe son enfant par des jeux de société, louable initiative. Je ne peux m'empêcher d'être distrait par les exclamations du petit garçon. Des cris de joie lorsqu'il mange un pion, des pleurs lorsqu'il s'en fait prendre un. Il semblerait que ce soit le jeu de dames qui occupe ainsi mère et fils.
Immanquablement, malgré les cris, les pleurs et les protestations, le gamin finit par perdre. Cette situation me renvoie à mon propre passé. A un age similaire, ma mère me laissait gagner à ce même jeu, il faut dire que j'étais un sacré mauvais perdant.
Aujourd'hui, je gagne bien plus souvent aux dames, pourquoi ? Certainement parce que je ne m'attarde plus sur le prochain coup qui me permettrait de gagner un pion, je réfléchis plus à des stratégies de jeu à plus long terme.
Je résumerais cette évolution à un constat simple, grandir nous permet de nous projeter dans l'avenir. A mesure que ce futur lointain de la maturité nous rattrape on se met à envisager le lendemain.
Le corollaire de cela, c'est que l'avenir commence à nous faire peur à mesure que nous appréhendons l'inéluctable. Y a t-on gagner à échanger l'insouciance contre la prévoyance, rien n'est moins sûr. Je sais maintenant qu'un jour je ne serais plus et ce jour là sera comme si je n'avais jamais été.

Un oiseau vieillissant

vendredi, novembre 25, 2005

Fait d'hiver

Ce matin il faisait gris, on n'y voyait pas à cent mètres

Ce matin il faisait froid, le duffle-coat n'y suffisait plus

Ce matin il m'a fallut près de dix minutes avant de mettre en route ma voiture

Ce matin avec les bouchons j'ai mis une heure pour aller au boulot

Tout ça grâce à la neige tombée en abondance cette nuit. Quinze centimètre de poudre légère partout. Pire que ça, la neige n'a pas cessé de la matinée, Ce soir, veille de week-end ça va être une catastrophe pour rentrer. Demain, si ça se réchauffe ça va devenir noirâtre et boueux à souhait.

Et vous savez quoi ?

!!! I am happy !!!

lundi, novembre 07, 2005

Un coffre plein de vieux jouets cassés…

Non ce n'est pas un extrait de la complainte douce amère d'un célèbre chanteur français. Ce n'est pas non plus une nouvelle même si c'est le thème de ma présente chronique, désolé (d'autant plus que pour des raisons personnelles, je rechigne à exposer mes manuscrits sur la place publique).

Je me contenterais de parler d'écriture en général. Et plus particulièrement je vais vous exposer l'un de mes petits soucis dans ce domaine, à savoir "Comment finir ce que l'on a commencé ?".

J'adore écrire, ceci depuis mon adolescence. C'est probablement né de la conjoncture fréquente du mal-être chronique de cet age et de l'abondance de temps libre que procure la vie lycéenne/étudiante. Qui a parlé d'insomnies ?
Le problème c'est que cette passion ne m'a pas lâchée à l'aube de ma vie active. Malheureusement le temps pour l'assouvir à quand à lui disparu et mes facultés de récupération après une nuit blanche se sont envolées.
Par contre les idées continuent de m'assaillir régulièrement. D'un coup j'ai une histoire qui commence à se former dans ma tête, alors sans hésitation je me précipite sur un support et j'entame un récit. Non je ne fait pas de plan, ni de synopsis de plus en plus détaillés, mon impulsivité naturelle me pousse directement vers le produit raffiné. Et puis passé quelques pages fiévreuses je note mes idées et détaille un plan pour la suite de l'histoire.

Le travail sur la forme, c'est surtout une grande partie de mon plaisir d'écriture, pour inventer des histoires, j'ai le jeu de rôle. C'est d'ailleurs un palliatif efficace. Dans l'écriture on peut se permettre de jouer avec le langage pour véhiculer des images et des idées. C'est à proprement parler fabuleux. Je ne sais plus qui disait "la poésie, c'est de créer des connexions dans le langage" et je suis assez d'accord avec ça.

Le problème est que j'ai beaucoup de mal à reprendre ces ébauches après, car le feu sacré qui m'habitait à disparu éteint par des périodes de travail ou de vie sociale. Bien sûr, pensant que c'était dû à la paresse, je me suis souvent forcé à continuer et même achever mes nouvelles. Mais le saut qualitatif est souvent énorme et mes fins sont souvent bâclées.

Et voilà, des jours comme aujourd'hui je retombe par hasard sur un vieux coffre, plein de débuts d'histoires. Elles me semblaient (et dont certaines me semblent encore) prometteuses, mais je n'arrive pas à trouver cette motivation pour les finir.

J'ai observé souvent d'autres cas similaires, qui débutaient de multiples histoires sans jamais les terminer. Mais j'en ai aussi vu d'autres qui arrivent à finir, dites moi les gens, comment y arrivez-vous ?

Ceci dit j'en termine quand même des nouvelles, mais le ratio n'est pas terrible (peut être une sur dix, la plupart avec des fins qui ne me plaisent pas)

Un oiseau paresseux

PS : Les lecteurs assidus auront remarqué un retour en force du pronom personnel honni. C'est voulu, d'une car "je" suis ici chez moi, et j'y fais ce que je veux. D'autre part, la lecture me semblait fastidieuse et pénible sans.